Comme du bon pain
La femme du boulanger est le dernier (et sixième) film de Marcel Pagnol que je souhaitais (re)voir. Dans le même ordre d'idée qu'un "Tu me fends le coeur" du film Marius, il abrite la fameuse tirade de la Pomponnette (« Ah ! te voilà, toi. Regarde la voilà la Pomponnette ») qui a laissé ce film de 1938 dans les mémoires.Je me suis à nouveau régalé à suivre les démêlées conjugales du boulanger Aimable au vu et au su de toute une communauté villageoise qui se moque autant de lui qu'il lui fournit son aide (principalement pour qu'il continue à faire du bon pain).
Il faut bien le dire, comme pour tous les films de Pagnol autant que je le sache, le sujet a énormément vieilli. La pauvre épouse en prend plein la tête alors qu'elle se fait royalement suer auprès de son attachant, ingénu et surtout vieux boulanger de mari (Raimu est encore une fois génial). Pas certain qu'elle ait eu le choix de l'épouser, celui-là.
Si on décide de faire abstraction de ça, et c'est la meilleure chose à faire, il faut bien avouer que le film est à nouveau une grande réussite. Il prend des airs de film choral qui reproduit l'atmosphère truculente d'un village provençal avec ses figures marquantes comme le curé, l'instituteur, le marquis, le berger et j'en passe. Ma scène préférée est l'altercation entre le prêtre de la paroisse et l'instituteur athée à propos de Jeanne d'Arc. L'échange est délicieux. À l'image du film.