L'habit ne fait pas le moine
Je découvre Le nom de la rose de Jean-Jacques Annaud, devenu un classique du cinéma international (il est franco-italo-allemand en langue anglaise), pour la première fois presque 40 ans après sa sortie. Je comprends maintenant le succès de l'époque et la forte impression qu'il a laissé chez beaucoup d'entre nous.
Il a forcément un peu vieilli mais pas tant que ça, je trouve. La qualité de la photographie et le cadre médiéval le protègent en partie de l'obsolescence. La force mystique de l'histoire et l'ambiance hallucinante et hallucinée sont restées intactes. L'atmosphère d'un monastère moyenâgeux perdu dans la campagne italienne où l'obscurantisme le plus crasse est à l'origine de comportements effroyables, notamment sous couvert de l'Inquisition, est incroyable. Elle est glauque et malaisante et pour cela, malgré sa qualité, je ne suis pas certain que j'aurai envie de revoir le film à l'avenir.
Que le scénario soit fidèle ou non à la réalité historique est à mon sens secondaire tant on a parfois l'impression d'être à mille lieues de notre réalité, en pleine science fiction, sur une planète inconnue où des hommes en panoplie et avec tonsure dominent l'univers. Les gentils héros font tache : la présence sophistiquée de Sean Connery est presque anachronique et l'innocence de Christian Slater apaisante. Parmi les victimes collatérales, j'ai adoré Ron Perlman en bossu repoussant, presque attachant. Chewbacca ?