Western cassoulet
Ces derniers temps, j'ai eu envie de profiter du cinéma français des années 80 à l'atmosphère estivale et étouffante où des corps généreux exposés aux regards côtoient les instincts malsains de personnages borderline. Après L'année des méduses et avant L'été meurtrier et 37°2 le matin, je découvre L'été en pente douce qui a marqué les esprits, ne serait-ce que pour la performance de Pauline Lafont, monstre de sensualité et d'ingénuité dans son rôle le plus marquant.
Elle est l'interprète parfaite pour Lilas, personnage psychologiquement à la dérive, affectivement dépendante des hommes et qui cherche absolument à se caser. Je l'ai trouvée très attachante en jeune femme avec un excellent fond qui ne voit pas le mal, sauf quand il est vraiment là, c'est à dire très souvent avec tous les connards odieux et mesquins qu'elle attire à 100 km à la ronde et qui peuplent le film (Guy Marchand en tête d'escadrille).
Fane (Jean-Pierre Bacri qui affine ici son image de bourru acariâtre) n'est heureusement qu'une moitié de connard et tombe amoureux d'elle. Son frère handicapé (Jacques Villeret, stupéfiant de crédibilité), Lilas et lui forment rapidement une sorte d'étrange ménage à trois qui va faire des remous dans leur petite ville du sud ouest à l'ambiance moite et inconfortable, un peu Far West (merci l'harmonica). À l'image de ce film absorbant qui vaut le coup d'être (re)vu malgré son ancienneté.
Alors que Fane tente d'écrire un roman, Lilas lui dit avec une charmante candeur : "Les gens aiment que les histoires se terminent bien". Gérard Krawczyk va exaucer son voeu. Et si Lilas est contente ... je suis content.