Jamais deux sans toi
"Tu es comme un clochard qui se réveille milliardaire. Trois filles en même temps, tu crois pas que c'est un peu beaucoup ?"
Le troisième film des Contes des quatre saisons d'Éric Rohmer, se résume dans cette phrase que Margot proclame à Gaspard en riant. Le jeune homme débarquait quelques jours plus tôt à Dinard et trainait comme une âme en peine sur le bord de mer ...
Certains le trouvent sûrement impénétrable, suiveur et sans grande personnalité. Ce n'est pas complètement faux mais, peut-être par solidarité masculine inconsciente, j'ai surtout ressenti de l'empathie pour lui qui n'en demandait pas tant. Il faut dire qu'il a face à lui trois jeunes femmes frondeuses, enjoleuses et versatiles. D'autres auraient mieux géré que lui, il se débinera le moment venu.
Un charme indéniable se dégage de ce film estival typiquement rohmérien, bavard et emprunté comme on aime. L'ambiance des vacances balnéaires et le charme taciturne de Melvil Poupaud y sont pour beaucoup.