Conte d'hiver (1992) Éric Rohmer

Conte d'hiver - Eric Rohmer

N'habite pas à l'adresse indiquée

Je continue, bon an mal an, ma découverte de la cinématographie d'Éric Rohmer avec « Conte d’hiver ».

Malgré quelques sentiments ambivalents, j’ai aimé l'histoire de Félicie, cette jeune femme qui a perdu de vue l'homme de sa vie à cause d'une bête erreur d'adresse postale. Je fais partie de ces gens qui pensent que la bourde est crédible (elle dit Levallois au lieu de Courbevoie). Quelques années plus tard, elle n'arrive toujours pas à choisir entre deux autres hommes. On saura après coup qu'elle aura eu raison de tergiverser mais ça la rend sur le moment un peu agaçante.

On est ravi pour elle lorsque l’homme espéré, accessoirement père de sa fille, réapparait mais ces retrouvailles fortuites manquent de naturel, les protagonistes ne manifestant qu'une joie artificielle. En tout cas, c'est mon ressenti et ça m'a bêtement gêné. La vérité du jeu n'est visiblement pas la priorité de Rohmer. Le discours prime. Lui est toujours savoureux.

La scène du conte d'hiver de Shakespeare a mes faveurs. Pour le plaisir de voir Danièle Lebrun dans une scène de théâtre classique au cinéma, et pour Félicie en pleurs : elle y voit le présage, ou du moins un espoir, du retour de l'être aimé.