Mourir d'aimer (1971) André Cayatte

Mourir d'aimer - André Cayatte

#forbiddenlove

Danièle et Gérard s'aiment. Malheureusement, elle est sa professeure de lettres et a quinze de plus que lui. C'est un peu trop pour la France de Pompidou qui commence tout juste son tournant progressiste. On le sait, le scénario est proche d'une histoire vraie qui a fait grand bruit à la toute fin des années 60. Comment les choses se passeraient dans la France de #metoo et son politiquement correct d'un autre type ? C'est difficile à dire mais en tout cas la manière de l'époque est choquante. En 2021, on en ferait clairement moins baver au jeune homme, tant le droit des parents sur leur enfant paraît disproportionné, voire irréaliste, dans le film. Quant au sort qui serait réservé de nos jours à la (toujours) jeune femme, ça reste à creuser.

Le film n'est pas incroyable mais le témoignage est précieux. Je ne suis pas certain d'avoir complètement cru à leur histoire d'amour, qui déboule un peu trop vite au début du film. La passion elle-même est moins importante dans le scénario que la société en réaction et la condamnation de celle-ci. Annie Girardot est bien sûr accomplie, elle joue juste sans trop en faire, contrairement aux autres acteurs moins convaincants. Bruno Pradal surjoue le lycéen impétieux alors qu'il a plutôt la dégaine d'un étudiant en philosophie. Elle, oui, on y croit davantage à ses tiraillements intérieurs entre son aspiration à la liberté d'aimer qui elle veut et la nécessité de se conformer à l'ordre social. On sait comment ça va se terminer.