Les Quatre cents coups est un film souvent cité lorsqu'on parle de la Nouvelle Vague, ce courant cinématographique français qui a commencé à la fin des années cinquante. Un courant dont il n'est pas forcément facile de saisir les contours pour un cinéphile du vingt-et-unième siècle, tant une partie du cinéma français (celui que j'aime) en est issu. François Truffaut en est sans conteste l'une des figures de proue et ce film, porté par l'acteur débutant Jean-Pierre Léaud, est son tout premier long métrage après une carrière de critique de cinéma.

Antoine (Jean-Pierre Léaud) est un adolescent parisien de la fin des années cinquante, assez négligé par une mère plutôt indifférente, presque rudoyante, et par un beau-père à l'attitude goguenarde. De son seul fait ou en compagnie de son camarade René, vont monter crescendo les bêtises en classe, le mensonge, la fugue, le vol ...

Ce qui m'a personnellement frappé dans cette histoire anecdotique d'un gamin de Paris, c'est la docilité et la bonne volonté apparente qui se dégage d'Antoine. Malgré son comportement de petit voyou, il est à mon sens ni frondeur ni insolent, il est même presque mûr et pondéré. Mais, comme mû par une nécessité de liberté et d'exprimer d'une façon ou d'une autre son mal-être, il s'enfonce petit à petit dans la délinquance. Cette mauvaise pente est toute relative pour nos yeux actuels mais elle l'enverra tout de même dans un centre de redressement. Cette tentative de reprise en main par l'autorité servira de cadre et de prétexte au réalisateur pour faire parler Antoine lors d'un interrogatoire. Il témoignera avec sincérité et beaucoup d'ingénuité avant de s'offrir une folle escapade sur la plage. Une bien jolie scène avec son image arrêtée d'avant générique de fin.

Le film vaut le coup d'oeil pour la captation d'une époque et de son état d'esprit : la ville capitale dans ses habits populaires d'après-guerre, la promiscuité familiale dans un immeuble et un appartement modestes, l'ambiance sévère des salles de classe ... La bande son est jolie aussi et rend l'ensemble agréable.