"We'll always have Paris."
Casablanca a toujours représenté dans mon esprit l'incarnation du classique hollywoodien par excellence. Couple mythique, postures et moues chargées d'un glamour sophistiqué, photographie en noir et blanc élégante et soignée, drame à l'horizon ... les ingrédients sont réunis pour en faire le film de légende qu'il est devenu. Il était temps que je le découvre plus de soixante-dix ans après sa sortie aux États-Unis en 1942 (1947 en France). A ce titre, on peut dire que le cinéma américain savait coller à l'actualité puisque l'action se déroule un an après l'entrée des Allemands dans Paris. Ce jour de 1940 précisément, sera le tout dernier de l'idylle parisienne entre Ilsa (Ingrid Bergman) et Rick (Humphrey Bogart). Les deux amoureux se retrouveront à nouveau face à face par hasard en 1941 dans la France non occupée du gouvernement de Vichy, à Casablanca. Les Allemands présents en ville ont Ilsa et son mari résistant à l'oeil. Pour échapper à leur vigilance et fuir le Maroc, le couple a besoin de Rick, propriétaire d'un club en vue, car celui-ci est en possession, presque par accident, de sauf-conduits. S'ensuit un triangle amoureux aux ressorts dramatiques, pas tant pour les sentiments en jeu que compte tenu du contexte politique à haut risque.
Les acteurs principaux sont charismatiques. Bogart a une classe naturelle en homme amer et cynique, entretenant un recul factice, tandis que Bergman est belle et expressive malgré un rôle de femme déboussolée et au bout du compte plutôt soumise. Mon personnage préféré est Renault, capitaine de la police française interprété par l'acteur britannique Claude Rains : un protagoniste ambigu et distrayant. Les images et la mise en scène du film m'ont semblé irréprochables, le suspense bien présent et le mélodrame pas trop appuyé. J'étais persuadé que Casablanca finissait mal. Pas vraiment ...