Libre et libérée
Cette réalisation de Claude Sautet est probablement la moins connue de sa filmographie. Et probablement celle à laquelle j'ai le moins adhéré. Pourquoi ? Je ne sais pas trop tant les ingrédients de la recette pour fabriquer ses films ne semblent pas excessivement différer d'une oeuvre à l'autre. Quelques protagonistes principaux, des seconds rôles marquants, une bande de copains, souvent collègues, se croisent au bistrot dans une ambiance enjouée, bavarde et libérale. Avec Mado, on est en plein dedans.
Peut-être à cause de Mado (Ottavia Piccolo), personnage que j'ai ressenti un peu détaché. Elle se prostitue pour compléter son travail à mi-temps. Ça ne choque pas grand monde et d'ailleurs elle n'a pas de complexe. Elle se paie même le luxe de choisir ses clients et de les apprécier. Simon (Michel Piccoli) s'attache aussi à elle et, en parallèle, fait tout ce qu'il peut pour sauver ses affaires face à un élu véreux, coupable de malversations immobilières. Une ambiance de polar s'installe. Cette dernière intrigue se révèlera plutôt centrale dans le film. Du coup, le personnage de Mado passerait presque pour secondaire et le ton de l'histoire moins intime que d'habitude. En revanche, lorsque la magique Romy Schneider débarque pour une (trop) courte scène, la profondeur s'installe. On aurait bien aimé que ce soit elle Mado ...
Malgré mon impression plus mitigée que d'habitude, ce film de 1976 reste du bon cinéma, celui de Claude Sautet, celui de la tranche de vie et de l'anecdote faites reines, comme ce long et presque joyeux passage lorsque les voitures s'embourbent à la campagne en pleine nuit, sous la pluie.