Quand je repense à la petite salle de cinéma de la ville de mon enfance, une poignée de films me reviennent en mémoire, parmi lesquels 'L'aventure intérieure' de Joe Dante. J'ai le souvenir d'une épique intrusion corporelle à l'intérieur du corps humain sympathique et fascinante, d'un moment extrêmement divertissant. Je n'ai pas boudé mon plaisir à la perspective de le redécouvrir 27 ans après.

Dans le cadre d'une expérience scientifique, Tuck (Dennis Quaid), pilote de la marine américaine, séducteur et fantasque, doit être injecté dans le corps d'un lapin après miniaturisation. Malheureusement des espions industriels court-circuitent le processus et il se retrouve propulsé par erreur dans l'organisme de Jack (Martin Short), caissier de supermarché perturbé et perturbable. Lydia (Meg Ryan), l'ex-petite amie de Tuck va aider Jack à libérer ce pionnier d'un nouveau genre.

Soyons clairs, pour le cinéma à effets spéciaux, les années 80 sont déjà loin. Le film a grandement vieilli tant il est évident qu'il aurait une autre gueule s'il avait été tourné en 2014. Pas seulement pour la qualité de l'imagerie fantastique (il a quand même gagné l'Oscar des meilleurs effets spéciaux et visuels en 1988) mais pour l'aventure intérieure elle-même qui se limite, je dirais, à cinq minutes environ. Tout le reste de l'intrigue se déroule exclusivement dans le monde réel avec un scénario de comédie convenue. Et c'est en cela que le film est un peu décevant tant d'années après. Il y a quelques moments drôles et déjantés qui m'ont fait rire mais le gros du plaisir du spectateur tient dans la sensation qu'il revit un peu de la gaité des années 80. 'L'aventure intérieure" est une comédie fantastique naïve qui s'assume. Et ça fait plaisir !