Peau d'âne (1970) Jacques Demy


Enchantement en chantant


Il fallait sauter sur l'occasion de redécouvrir l'adaptation au cinéma du conte 'Peau d'âne' de Perrault par le réalisateur Jacques Demy. J'avais vu le film lorsque j'étais enfant mais je ne me souvenais de rien, sauf que j'avais aimé. Je suis tombé à nouveau sous le charme. J'ai eu, je crois, le sourire aux lèvres de bout en bout de ce film plutôt court qui est passé comme un enchantement. C'est le moins qu'on puisse dire à propos d'un conte de fée. Catherine Deneuve est Peau d'âne, la fille du roi Bleu (Jean Marais). Celui-ci veut l'épouser suite au décès de son épouse. Quelle idée ! A l'aide de sa marraine la fée (géniale Delphine Seyrig), la princesse va s'enfuir affublée de la peau de l'âne si précieux que son père lui a offert comme gage d'amour. Un prince (Jacques Perrin) va croiser son chemin ...
 
La grande force de ce film est sa forme. Demy le réalise très visuel et très musical. Les décors et les costumes sont travaillés et inventifs, les couleurs sont chatoyantes, les effets spéciaux très présents. C'est agréable pour la rétine si on est un tant soit peu sensible à ce genre de détails. A ce titre, les robes que le roi offre à sa fille au début du film sont vraiment superbes même en regardant le film avec des yeux de 2012. L'autre plaisir de 'Peau d'âne' est la musique et les sept charmantes chansons de Michel Legrand qui parsèment le film de bout en bout. Tout ça rend ce film spécial, original et décalé, à l'image de ce sidérant hélicoptère qui débarque à la fin. 
 
Le moment magique :  la scène chantée lorsque Peau d'âne prépare son "cake d'amour" (!) pour le prince. Une scène oubliée dont le souvenir m'est revenu comme un boomerang en la revoyant. Je l'avais adorée enfant. La vieille qui crache des crapauds également ...