Enchantement en chantant
Il fallait sauter sur l'occasion de
redécouvrir l'adaptation au cinéma du conte 'Peau d'âne' de Perrault
par le réalisateur Jacques Demy. J'avais vu le film lorsque j'étais
enfant mais
je ne me souvenais de rien, sauf que j'avais aimé. Je suis tombé à
nouveau sous le charme. J'ai eu, je crois, le sourire aux lèvres de bout
en bout de ce film plutôt court qui est passé comme un
enchantement. C'est le moins qu'on puisse dire à propos d'un conte
de fée. Catherine Deneuve est Peau d'âne, la fille du roi Bleu (Jean
Marais). Celui-ci veut l'épouser suite au décès
de son épouse. Quelle idée ! A l'aide de sa marraine la fée (géniale
Delphine Seyrig), la princesse va s'enfuir affublée de la peau de l'âne
si précieux que son père lui a offert comme
gage d'amour. Un prince (Jacques Perrin) va croiser son chemin ...
La grande force de ce film est sa forme. Demy le réalise très visuel
et très musical. Les décors et les costumes sont travaillés et
inventifs, les couleurs sont chatoyantes, les effets
spéciaux très présents. C'est agréable pour la rétine si on est un
tant soit peu sensible à ce genre de détails. A ce titre, les robes que
le roi offre à sa fille au début du film sont
vraiment superbes même en regardant le film avec des yeux de 2012.
L'autre plaisir de 'Peau d'âne' est la musique et les sept charmantes
chansons de Michel Legrand qui parsèment le
film de bout en bout. Tout ça rend ce film spécial, original et
décalé, à l'image de ce sidérant hélicoptère qui débarque à la fin.
Le moment magique : la scène chantée lorsque Peau d'âne prépare son "cake d'amour" (!) pour
le prince. Une scène oubliée dont le
souvenir m'est revenu comme un boomerang en la revoyant. Je l'avais
adorée enfant. La vieille qui crache des crapauds également ...