Barry Lyndon (1975) Stanley Kubrick


Bon, si je veux voir tous les vieux classiques que j'ai envie de découvrir, il faut que je m'y remette ... Je m'y suis attelé dimanche soir en visionnant le fascinant 'Barry Lyndon' de Stanley Kubrick. C'était LE film de Kubrick qui m'attirait pour avoir tellement entendu que c'était probablement le plus réussi visuellement. Et bien, je confirme, 'Barry Lyndon' est un film splendide, tourné entièrement en lumière naturelle et donc à la bougie pour les scènes d'intérieur comme l'avait souhaité le réalisateur. Le résultat est vraiment étonnant et j'ai eu l'impression de visionner une pièce unique d'oeuvre d'art. C'est particulièrement vrai dans la deuxième partie du film lorsque Barry, jeune irlandais impétueux est devenu le richissime et cynique Barry Lyndon dans sa luxueuse demeure britannique. Certaines scènes sont comme des tableaux où l'image est évidemment travaillée. Et quelle élégance ! La bande originale du film basée sur de célèbres morceaux de musique classique accentue le lyrisme et la beauté contemplative du film. 
 
Pour le scénario lui-même, je pense que Kubrick a voulu rester assez fidèle au roman. Le film, sans bien sûr peiner à démarrer, met toute de même toute la première moitié du film pour arriver à la rencontre entre Barry et Lady Lyndon, et donc mettre en place l'intrigue principale. Cinématographiquement parlant, il aurait sûrement fallu resserrer l'intrigue sur l'histoire autour du couple, mais le film aurait bien sûr perdu son côté grande épopée. Tout de même, leur relation  et surtout celle de l'élégant arriviste avec son beau-fils sont le sel de ce film. A ce titre, le duel entre Barry et le jeune Lyndon en est le climax.
 
Côté acteurs, je suis partagé sur le cas Ryan O'Neal même si je ne remets pas en question son charisme. Sa composition de ténébreux blondinet a été voulue mais je la trouve un tantinet trop minimaliste. Minimaliste, celle de Marisa Berenson l'est aussi, sauf que j'ai trouvé sa beauté et son interprétation envoûtantes, même si ses tenues et la théatralisation de ses apparitions y sont pour beaucoup.
 
Un grand et beau film. Sa réputation n'est pas usurpée.
 
Le moment magique : à la lumière des bougies, et sur la musique de Schubert, le jeu de regard entre Barry et Lady Lyndon autour de la table de jeu quand ils se rencontrent pour la première fois ... hypnotisant.