Fanny (1932) Marc Allégret

Fanny

C'est léger l'amour, il en faut pour faire 5 kilos

Fanny (1932) commence à la seconde même où se termine Marius (1931). La jeune Fanny s'est évanouie dans les bras de César car elle vient de faire son malheur en donnant sa bénédiction à Marius pour qu'il réalise son rêve : prendre la mer. Panisse tente de ménager César mais lorsque ce dernier comprend que son fils "a quitté le navire", il sort du café dans un silence palpable, épaissi par la peine et la gêne de son entourage.

Le film commence très fort et continue sur sa lancée avec une série de scènes, parfois tournées en extérieur, sortes de petits sketches qui s'enchaînent et où se disputent, parfaitement ajustés, humour et sentiments. De véritables petits bijoux qui confirment l'exceptionnel talent de Marcel Pagnol pour les dialogues qui mêlent légèreté et profondeur.

Et que dire de la scène finale d'une grande sensibilité et force dramatique : la confrontation entre Fanny, Marius et César autour du berceau du bambin devenu l'objet de tous les enjeux ?
"Cet enfant quand il est venu au monde, il faisait 4 kilos. 4 kilos de la chair de sa mère. Maintenant, il pèse 9 kilos. Mais ces 5 kilos de plus, tu sais ce que c'est ? C'est de l'amour. Pourtant c'est léger l'amour, il en faut pour faire 5 kg. Moi j'ai donné ma part. Oh elle aussi ! Mais celui qui en a donné le plus, c'est lui Panisse. Et toi, qu'est ce que tu as donné ?"