Un homme et une femme (1966) Claude Lelouch

Un homme et une femme - Claude Lelouch

Mélancolie heureuse


Avant la sortie de Un homme et une femme : vingt ans déjà, je tenais à revoir le film original sorti en 1966 et dont après un premier visionnage m'avait laissé un souvenir plutôt mitigé. Depuis, je me suis rendu compte qu'il était préférable, bien plus que pour un film récent, de voir un film âgé de plusieurs décennies dans les conditions optimales de confort et concentration pour pleinement vivre l'expérience. À l'époque je m'étais focalisé sur l'idée que le film avait grandement vieilli sans réellement pénétrer dans l'atmosphère unique qui en a fait un grand succès de l'époque et, depuis, un film culte.

Faute corrigée cette fois-ci puisque je me suis extrait avec difficulté de la séance de streaming tant j'ai été attendri par cette histoire d'amour, à la base extrêmement banale mais portée par la poésie de la narration et le charme de ses interprètes. Un homme (Jean-Louis Trintignant) et une femme (Anouk Aimée) se rencontrent par hasard à Deauville et finiront par tomber amoureux l'un de l'autre. Rien d'autre ou presque ... La bande sonore ne se résume pas au mythique "chabadabada" de Francis Lai. Elle tient un rôle bien plus central que dans mon souvenir. À tel point que les dialogues ne conservent à bon escient que la partie congrue. Ce choix délibéré du réalisateur engendre un film merveilleux où l'ambiance mélancolique prend le pas sur le scénario, lui-même très peu écrit.

Ce qui m'a particulièrement frappé, c'est la cohabitation du manque et de la tristesse avec une apparente insouciance. Un manière pour le réalisateur d'illustrer le retour de l'espoir ?